La fête de l’Action de grâce

Cette fête, en territoire canadien, remonte aux premiers arrivants européens, dont Champlain. À l’origine, c’était l’occasion de faire des repas festifs avec les amérindiens et les colons pour éviter, entre autres, les épidémies de scorbut. Elle est devenue peu à peu une fête religieuse pour remercier Dieu de l’abondance des récoltes d’automne.

Mais l’Action de grâce n’est pas qu’une fête d’automne. C’est aussi un état d’âme où l’action de grâce et l’émerveillement sont indissociables. En effet, la véritable action de grâce prend sa source dans ces moments où je m’arrête pour observer, contempler et m’émerveiller. Ces moments où je réalise que la beauté et la grandeur de ce qui m’entoure me dépasse et dépasse le pouvoir de l’être humain, sans nier sa contribution à certaines choses.

Alors, je peux m’émerveiller jusqu’à me laisser émouvoir par la nature et la faune dans son ensemble, sa diversité, sa renaissance au printemps et sa perfection, tant dans un insecte que dans la complexité d’un flocon de neige. M’émerveiller de l’agilité de l’écureuil ou la noblesse du grand héron. M’émerveiller de la naissance d’un enfant et de son évolution au cours des années. M’émerveiller de la fécondité, de l’amour et du courage d’une mère. M’émerveiller de la créativité, du travail, de l’engagement et de la solidarité des femmes et des hommes de tous âges. M’émerveiller de la joie, de l’espérance et de la bonté qui habitent les gens qui ont la foi. Certes, je peux m’émerveiller de ce qu’il y a de beau et de bon, mais sans nier ce qu’il y a d’exigeant et de difficile par lequel l’humain entre sur le chemin de l’amour véritable, par-delà ce qui lui est facile et agréable.

Ces personnes pour qui Dieu est présence et la source de toute grâce. Pour tout cela Père, je te rends grâce, je m’émerveille et me prosterne d’admiration et de reconnaissance. C’est toi qui nous aimes le premier afin que nous répondions par l’action de grâce et l’amour, reconnaissant une telle gratuité et abondance de ta part.

Pierre-Paul Deblois, diacre permanent.