L’administration de notre patrimoine religieux, un poids ou une occasion à saisir ?

Tout d’abord, rappelons que le patrimoine bâti existe pour permettre le culte et soutenir la pastorale de l’Église catholique, fonction qu’il a très bien accomplie pendant des décennies. Toutefois, la situation des dernières années nous amène à considérer les choses avec plus de nuances. Au plan financier, l’Église catholique ne pourra pas maintenir encore longtemps, à elle seule, tous ces bâtiments car les dépenses sont trop importantes par rapport aux revenus générés. Pensons aux coûts énergétiques, aux assurances, aux réparations, etc. Nous aurons tôt ou tard, selon les milieux, épuisé nos ressources financières. Cela concerne la communauté chrétienne mais aussi toutes nos communautés municipales.

Oui, les églises bâties peuvent encore servir notre Église vivante, mais pas tout à fait de la même manière. Alors que faire ? Parce qu’elles ne servent presque plus (à peine quelques heures par mois), il faut apprendre à partager notre patrimoine bâti avec d’autres en diversifiant leur utilisation, dans le respect de leur vocation première. Il faut des investissements pour l’entretien des bâtiments, mais il est nécessaire d’avoir une vision dynamique au plan de la gestion et de la pastorale dans le but de maximiser leur potentiel. Et ce, à deux niveaux.

Au plan financier d’abord, car en trouvant d’autres utilisations et des partenaires d’affaires, nous pouvons partager la responsabilité financière et maintenir les lieux de culte, ce qui est important pour les citoyens même s’ils ne sont pas des pratiquant(e)s régulier(e)s. Deuxièmement, nos bâtiments ne pourraient-ils pas redevenir des milieux de vie spirituelle vers lesquels convergent la vie culturelle et sociale de nos villages ? N’y a-t-il pas une occasion à saisir, au plan pastoral, pour recréer des ponts avec la société civile ? Avec un peu d’audace et de créativité, ces fardeaux financiers pourraient-ils devenir des tremplins au plan humain et spirituel, comme ils l’ont toujours été jusqu’à tout récemment au Québec ?

Et si vous faisiez, à votre manière, partie de la solution ?